Loguetown, il y a quelques jours...« Aaaaaaah... Qu'est-ce qu'il fait boooon ! Hein, Soul ? »
Flac. Flac. C'est le matin. Il fait frais. Il commence à faire jour. Je grelotte. Mais je continue quand même à sautiller de flaque en flaque. Ouiiii... Je sais, ça ne donne pas grande contenance à un Lieutenant ! Je fais ce que je veux après tout ! Qu'est-ce que ça peut vous faire que je m'amuse en patrouillant ? Nous faisons notre ronde tous les matins de la même manière. On part dela base pour arriver jusqu'au port. Je trouve à chaque fois un nouveau moyen de divertir. Je sais bien m'adapter, hein ?... Comment ça on s'en fout ? On s'en préoccupe justement ! Bon, d'accord, ça n'a plus rien d'important...
Je m'arrête brusquement pour me retourner vers Soul. Et oui, c'est lui qui m'accompagne. Avec une petite troupe de cinq à huit soldats sous nos ordres. Tout le temps ! C'est bien plus drôle et sympathique. La dernière fois, par exemple, on a traversé la rue des taverniers et il s'est pris une chopine de bière en plein dans la tête ! Ah, qu'est-ce que j'avais ri ! Bon, après, on s'est fait grondés parce qu'on a été pris dans la bagarre et que j'avais cassé un vase très précieux. Mais je ne voyais pas à quoi pouvait servir cet objet tout juste bon à prendre la poussière. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi on décore les maisons. Si on s'amuse, on risque toujours de faire tomber quelque chose ! Ce serait dommage de débourser quelques Berry's pour rien, non ?... Vous n'êtes jamais de mon avis ! C'est énervant !
Et euh... Pourquoi on patrouille vers le port ce matin ? Bah euuuh... Parce qu'on nous a demandé de... De euh... Zut, j'ai oublié ! Je demande alors à mon collègue et ami :
« Hé ! Euuuuh... Pourquoi on va au port déjà ? Parce que... Euuuh... Comment dire... J'ai oublié, voilà ! »
Tout ça avec un sourire ! Il me répond toujours de toute façon ! Mais je souris tout le temps pour montrer que je suis joyeuse ! Je suis tout le temps contente de toute façon... Hein ? Pourquoi la journée tournerait mal ? Bah... Avec moi, ça se passe toujours très bien ! Et puis, on va les coincer ces trafiquants de Jujubes !...
Soul a dû susauter en entendant mon cri d'exclamation. J'ai un peu ri avant de reprendre :
« C'est boooon ! Je m'en souviens ! »
Et j'ai repris aussi vite mon chemin jusqu'au port. Et flac. Et flac. Le jeu reprend, tranquillement. Je suis perdue dans mes pensées, je ne risque pas d'entendre le sniper me répondre. De toute façon, ce ne serait que des trucs gentils ! Il serait incapable de me faire des reproches !
Les Jujubes. Etrange race de lapins rouges qui dovient leur couleur à un régime carnivore. Ils seraient capables de dévorer des humains lorsqu'ils se trouvent en meute. Je n'arrive pas à croire que des petits rongeurs si mignons soient dangereux. Enfin, on doit aller vérifier tous les bateaux marchands pour vérifier qu'il n'y en ait pas. Car les Jujubes ne peuvent être vendus ou échangés, à cause de leurs dangereuses caractéristiques justement !
Si j'en trouve, je ne sais pas si je lui ferais un câlin. J'aviserais, mais c'est trooooop mignon les lapinets. Je m'arrête encore une fois et je relève la tête. De tout le chemin, je n'ai fait que regarder le sol et mes pieds. Je fixe un petit moment l'entrée du port qui est devant nous. Un bruit considérable règne. Activité du marché ? Non. C'était des cris de peur et de douleur. Qu'est-ce qu'il se passait donc ? Un hurlement aigu et encore plus effrayant me fit sursauter. Des frissons m'ont parcourue toute entière. Ni une, ni deux, je suis allée me réfugier derrière Soul qui me suivait.
Cela me rappelait de mauvais souvenirs. Très sombres. Des choses que j'oubliais depuis longtemps. Enfin, depuis deux ans seulement. Le passage chez les marcahdns d'esclaves m'avaient sérieusement abîmée, mais je ne laissais rien paraître. Je continuais à sourire, même si je tremblais sérieusement de tous mes membres. Ouhlala... Qu'est-ce que j'avais les chocottes... Un deuxième râle, plus pressant et violent encore retentit :
Je frémis tout en mettant rapidement mes deux mains sur ma bouche. Cette fois-ci, je ne pouvais pas dire que j'avais peur. Je levai les yeux vers le sniper avec un sourire gêné :
« Ahahah... C'est... Drôlement joyeux là-bas ! Bon... Bah... On... On va faire notre travail, hein ? »
Tout mon corps criait à l'unisson : FUITE. Je n'avais pas du tout envie d'y aller, mais je ne pouvais pas laisser le Lieutenant y aller tout seul. En tant que collègue, je devais faire mon devoir et le protéger, lui et nos hommes !